Depuis le 1er janvier 2018, les entreprises de plus de 100 salariés sur un même site sont tenues d’élaborer un plan de mobilité. Pourtant, moins d’une sur deux respecte cette exigence. La loi Climat et Résilience de 2021 introduit une obligation renforcée à compter de 2025, avec des contrôles et des sanctions à la clé.Nombre d’employeurs ignorent encore les outils disponibles ou se heurtent à la complexité des démarches. L’évolution du cadre réglementaire impose une adaptation rapide des pratiques internes, sous peine de pénalités et de perte de compétitivité.
Pourquoi le plan de mobilité devient incontournable pour les entreprises en 2025
Impossible désormais d’ignorer la montée en puissance des obligations autour du plan mobilité entreprise. Portée par la loi Climat et Résilience, la nouvelle donne législative pousse les employeurs à agir. Dès 2025, toute structure dépassant 100 salariés rassemblés sur un site devra afficher un plan mobilité employeur solide, étayé et crédible. Cette mutation n’a rien d’une simple formalité : elle traduit un virage collectif vers la transition écologique et la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
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La conformité ne suffit plus. Avec le plan de déplacement entreprise, il s’agit de revisiter les trajets domicile-travail, d’encourager les alternatives à la voiture individuelle, de rendre cohérentes les politiques de mobilité durable. Cette dynamique appelle la mobilisation de tous : directions, représentants du personnel et salariés. Le dialogue social devient un moteur, enrichi par une analyse fine des besoins réels, l’écoute des contraintes et la co-construction de solutions pragmatiques.
Voici quelques raisons concrètes qui rendent cette démarche incontournable :
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- Réduire l’empreinte carbone des déplacements professionnels
- Améliorer la qualité de vie au travail en diminuant le stress lié aux transports
- Booster la marque employeur et la stratégie RSE
Les pionniers qui s’emparent du sujet ne se contentent pas de répondre à la loi. Leur engagement leur donne un temps d’avance : attractivité renforcée, meilleure efficacité interne, climat social apaisé, image externe valorisée. Les partenaires sociaux, eux, disposent d’un levier supplémentaire pour influer sur l’organisation du travail et les conditions de santé des salariés.
Obligations légales et enjeux : ce que dit la réglementation sur la mobilité en entreprise
Depuis l’adoption de la loi orientation mobilités (LOM), le plan de mobilité simplifié s’impose progressivement comme un standard dans les entreprises françaises. Les établissements de plus de 50 salariés sur un même site sont désormais concernés, mais la loi va plus loin : la négociation annuelle obligatoire doit dorénavant intégrer la question des déplacements domicile-travail et de la réduction de l’impact environnemental. Le plan mobilité employeur (ou PDME) devient un pilier structurant, aussi stratégique que les politiques sociales ou environnementales classiques.
L’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) joue un rôle clé dans cette transformation. Les entreprises sont encouragées à dialoguer avec ces acteurs publics pour imaginer un plan de mobilité (PDM) aligné avec l’offre locale. Cette coopération ne se limite pas à cocher une case : elle nourrit une vraie stratégie de mobilité durable, ancrée dans la réalité du quotidien.
Ces principaux axes structurent la mise en conformité :
- Inclure systématiquement le plan de déplacement dans les échanges avec les ressources humaines
- Lancer des actions concrètes : télétravail, covoiturage, incitations au vélo
- Faire converger les enjeux de RSE et de mobilité dans une logique commune
Les PME ne sont pas mises à l’écart. Leur calendrier reste progressif, mais la philosophie reste identique : chaque employeur doit anticiper, formaliser, puis mettre à jour sa démarche. Le plan mobilité simplifié s’impose comme un processus vivant, évoluant au rythme des contraintes collectives et des innovations issues du terrain.
Quels leviers pour construire un plan de mobilité adapté à votre organisation ?
Un plan de mobilité simplifié efficace commence par un diagnostic précis des réalités internes. Première étape : le diagnostic mobilité. Il s’agit de cartographier les usages des collaborateurs, d’analyser le recours aux véhicules de société, de mesurer la dépendance à la voiture individuelle. Ce travail de fond éclaire les marges d’action possibles.
Sur cette base, plusieurs leviers apparaissent. Le forfait mobilités durables encourage les déplacements à vélo, le covoiturage ou l’usage des transports en commun. L’introduction d’un crédit mobilité, la réduction progressive de la flotte automobile au profit de solutions hybrides, ou encore le développement du télétravail sur certaines missions, permettent de réorganiser les déplacements professionnels et d’optimiser la gestion de la flotte.
Voici quelques actions concrètes à envisager pour structurer cette démarche :
- Désigner un référent mobilité en charge de la coordination des initiatives
- Mettre en place un suivi en temps réel de l’usage des véhicules de société
- Tester des solutions partagées, installer des parkings à vélos sécurisés, signer des accords avec des opérateurs de transports
Le plan mobilité employeur fédère les énergies autour d’un projet commun. Le dialogue avec les représentants du personnel, l’organisation d’ateliers participatifs, la prise en compte des spécificités de chaque site, tout cela donne du relief à la démarche. Revoir la gestion de la flotte à l’aune des besoins effectifs, affiner la politique de déplacements professionnels, mobiliser chaque collaborateur dans la réflexion : voilà ce qui donne toute sa force à la démarche, bien au-delà de la contrainte réglementaire.
Ressources pratiques et conseils pour réussir la mise en œuvre au quotidien
La réussite d’un plan de mobilité simplifié repose sur des outils adaptés et une collaboration fluide avec les partenaires clés. Plusieurs plateformes, comme Geotab ou Geoptis, permettent de suivre précisément les déplacements professionnels et d’optimiser la gestion de la flotte automobile. Grâce à ces solutions, l’analyse des trajets devient plus fine, le bilan carbone se précise, la politique de mobilité gagne en cohérence.
Pour avancer plus vite, il est judicieux de solliciter l’appui de l’ADEME ou de la chambre de commerce et d’industrie (CCI). Ces organismes apportent leur expertise, proposent des diagnostics mobilité détaillés et mettent à disposition de nombreuses ressources. Intégrer les retours d’expérience, s’appuyer sur le référent mobilité et les relais internes, multiplier les échanges réguliers avec les salariés : tout cela nourrit une dynamique concrète, qui s’ajuste en temps réel aux besoins du terrain.
Des pistes opérationnelles existent pour faciliter la gestion au quotidien :
- Utiliser des outils plan mobilité afin de cartographier les flux domicile-travail
- Expérimenter des solutions de gestion des déplacements, telles que Mooncard pour les frais professionnels, ou les offres de Veolia pour favoriser l’intermodalité
- Exploiter la récupération de la TVA sur certains déplacements pour améliorer la gestion budgétaire
Accompagnement et suivi
Pour piloter efficacement la mise en œuvre, il est recommandé de s’appuyer sur des indicateurs concrets et des retours réguliers du terrain. Misez sur la clarté : un tableau de bord simple, des objectifs lisibles. Le succès du plan dépend de l’ajustement permanent, de l’écoute active et de la capacité à intégrer rapidement les évolutions réglementaires.
À l’heure où chaque kilomètre compte, la mobilité devient un terrain d’innovation collective. Reste à savoir quelles entreprises choisiront d’avancer, moteur allumé, et lesquelles préféreront rester sur la voie de garage.