Nouveau styliste chez Chanel: qui est-il et quelles sont ses inspirations ?

Les chiffres ne mentent pas : en 2024, Matthieu Blazy débarque chez Chanel, propulsé à la direction artistique, là où le confort de la tradition semblait indétrônable. Ce genre de prise de risque, l’industrie n’en raffole pas toujours. Surtout qu’il n’était ni « maison », ni star planétaire aux yeux du grand public. Pourtant, il s’impose, et la surprise laisse vite place à la curiosité. Dès ses débuts, Blazy pose ses marques : rupture assumée, mais respect de la matrice Chanel. Les piliers demeurent, les codes vacillent, l’attente s’installe.

Matthieu Blazy, un parcours singulier au service des plus grandes maisons

À quarante ans, Matthieu Blazy avance sans tapage, mais chaque étape de son parcours pèse lourd. Formé à La Cambre, à Bruxelles, il apprend le métier dans l’ombre des géants. Chez Raf Simons, il absorbe l’audace conceptuelle, l’obsession des matières, cette capacité à repenser chaque détail. Chez Maison Margiela, il perfectionne son goût pour la transformation et l’inattendu, là où le vêtement se fait terrain d’expérimentation.

Le virage se produit en 2020. Nommé directeur artistique chez Bottega Veneta après Daniel Lee, Blazy surprend ceux qui s’attendaient à une continuité docile. Il efface le logo, privilégie l’artisanat, s’attaque au cuir avec un œil neuf. Les défilés orchestrés sous son impulsion interpellent : matériaux novateurs, coupes franches, gestes précis. Chez Bottega, la mode se fait manifeste silencieux, mais la profession comprend vite le message.

Ce chemin, semé de collaborations avec Raf Simons, Maison Margiela ou Céline, façonne un créateur à l’identité plurielle, expert dans l’art de conjuguer respect des racines et goût du détournement. Si Chanel mise sur Blazy, ce n’est pas un hasard. Il a montré sa capacité à s’approprier l’histoire d’une maison sans la figer, à la faire parler au présent.

Quelles inspirations nourrissent la vision du nouveau styliste de Chanel ?

Matthieu Blazy ne joue pas la carte du passéisme. Chez Chanel, il prend l’archive comme point de départ, jamais comme refuge. La marinière, le tailleur en tweed, la petite robe noire : autant de repères qu’il interroge, détourne, revisite, sans jamais tomber dans le cliché. L’idée n’est pas de copier, mais de faire évoluer ces symboles, de les faire dialoguer avec les attentes d’aujourd’hui.

Sa patte se construit sur la tension entre rigueur et liberté. Blazy hérite de la précision des coupes de Raf Simons, mais y injecte la fibre tactile, presque sensuelle, développée chez Bottega Veneta. Le résultat ? Des silhouettes à la fois structurées et mobiles, pensées pour une mode qui vit, qui accompagne le mouvement du corps plutôt que de lui imposer une pose.

Ses sources d’inspiration majeures

Voici quelques-unes des influences qui nourrissent la créativité de Blazy chez Chanel :

  • La détermination de Coco Chanel, qui a bouleversé les codes de l’élégance féminine
  • L’effervescence des scènes artistiques actuelles, dont il retient les signaux et les couleurs
  • Un regard moderne posé sur les archives de la maison, pour en extraire l’essentiel

Sur les podiums de la Fashion Week, chaque détail compte. Les références à l’histoire de la maison se croisent avec des choix radicaux : tissus inattendus, volumes retravaillés, couleurs oscillant du classique à l’imprévu. Blazy ne se limite pas à l’univers feutré des salons : il puise aussi dans la rue, la publicité, les images du printemps à New York ou Paris, pour inscrire le vêtement dans un récit vivant, jamais figé.

Chanel sous l’œil de Blazy : ruptures, continuités et premiers impacts

Reprendre le flambeau après Virginie Viard, ce n’est pas rien. Blazy arrive chez Chanel en observateur attentif, mais agit vite. Karl Lagerfeld avait fait du clin d’œil et du spectaculaire sa marque de fabrique. Viard, elle, préférait la retenue. Blazy, lui, trace sa route. Ses premiers croquis, partagés en interne, annoncent la couleur : il ose modifier la structure des tailleurs, allège la maille, revisite le tweed, tout en préservant les repères chers à la maison.

Il transforme aussi la présentation. Pour sa première collection au Grand Palais, il refuse les artifices. Les modèles évoluent sous une lumière presque brute, sans mise en scène superflue. Ce choix tranche avec les habitudes du passé et ne laisse personne indifférent. Les réactions fusent : certains saluent cette nouvelle direction, d’autres s’interrogent déjà sur la perte de l’univers Lagerfeld.

Le marché, lui, répond sans attendre. Les pièces griffées « Chanel Matthieu Blazy » s’arrachent, les médias internationaux s’emparent du sujet. En quelques semaines, Blazy s’impose comme l’une des figures majeures de la mode parisienne. Reste à voir comment ce souffle nouveau influencera l’image et l’attractivité de la maison sur le long terme, dans un secteur où l’équilibre entre fidélité et prise de risque reste délicat.

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À quoi s’attendre pour les prochaines collections ? Les paris ouverts sur l’ère Blazy

L’arrivée de Matthieu Blazy à la tête de Chanel n’a pas tardé à faire bruisser les couloirs du milieu. Les regards se tournent vers chaque prise de parole, chaque image diffusée, chaque détail de silhouette. Le tempo promet d’être plus incisif, le propos plus direct. Les proches du créateur évoquent une vraie volonté de jouer avec la frontière entre héritage et actualité, sans jamais s’en tenir à un simple exercice de style.

En interne, plusieurs axes de réflexion sont sur la table :

  • Repenser la marinière et d’autres motifs iconiques, avec un équilibre entre structure graphique et liberté de formes
  • Explorer de nouvelles textures et matières, en s’appuyant sur l’expérience accumulée chez Bottega Veneta
  • Développer la modularité des vêtements, pour multiplier les possibilités d’assemblage et de transformation

Le prochain rendez-vous, fixé lors de la Fashion Week printemps, sera déterminant. Beaucoup attendent une collection qui refuse la simple réédition des classiques, mais qui reste habitée par l’esprit d’indépendance insufflé par Coco Chanel. Dans les ateliers, on s’affaire déjà à mettre au point de nouveaux volumes, à affiner la coupe, à tester des procédés inédits.

La tension monte, les regards se braquent. Cette prochaine collection signée Matthieu Blazy chez Chanel pourrait bien redistribuer les cartes et marquer l’histoire récente de la maison. Dans ce jeu entre héritage et réinvention, Chanel avance, résolument campée sur la ligne de crête où tout peut basculer.

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